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Toyo Ito : Médiathèque de Sendai (1995-2001)

  • Photo du rédacteur: Chloé Act
    Chloé Act
  • 29 oct. 2016
  • 4 min de lecture

"Je voulais créer une architecture organique où les mouvements ne sont pas restreints. L'homme devient libre quand il est dans la nature, c'est pourquoi j'avais envie de créer un bâtiment qui ressemblerait à un environnement naturel."

Toyo Ito

Plusieurs concepts forts composent la médiathèque. Chacune de ces "idées" offrent à l'homme, la possibilité de se rapprocher de son environnement naturel. C'est à dire, l'environnement que l'être humain n'a pas modifié, celui à l'intérieur duquel il est venu au monde, aussi fragile que du verre.

L'architecture est un besoin primitif, en effet, elle est la deuxième couche, après les vêtements, qui protège le corps de son environnement . Ainsi, la grotte de Chauvet, démontre qu'il était nécessaire, et ce, depuis plus de 37 000 ans, pour l'être humain de s'abriter.

Aujourd'hui, bien que la fonction "protectrice" soit toujours nécessaire, certains architectes cherchent à repousser les limites entre l'architecture et l'environnement naturel. Depuis le XIXe siècle, différents procédés ont été mis en place. En effet, des différentes expérimentations, est née une architecture de plus en plus poreuse qui tend vers une "symbiose" entre l'homme, la nature et l'architecture.

Quoi de mieux que le Japon, pays où la nature est au centre de la culture, pour essayer de reconnaître les différents moyens mis en œuvre par les architectes pour atteindre cet état d'harmonie ?

Avant toute chose, il faut savoir qu'au Japon la nature possède une symbolique particulière.

"Les origines du shintoïsme ou “voie des dieux” remontent à l’introduction de la riziculture au IIIe siècle avant J.-C. et au développement de pratiques animistes liées à cette agriculture. La montagne et la forêt, en lien direct avec le cycle de l’eau et donc du riz, deviennent des entités sacrées. Elles abritent des divinités, ainsi que les âmes des morts. En l’absence de code moral,de théologie et de texte écrit, de nombreux auteurs considèrent le shintoïsme plus proche d’unanimisme que d’une véritable doctrine religieuse. Aujourd’hui encore, malgré l’existence d’un panthéon principal et de rites nationaux, il a conservé un caractère très local, associé à l’existence d’une multitude de divinités (ou kami ).

Une part importante des Japonais adhère à une autre religion : le bouddhisme. Importé d’Inde au VIe siècle après J.-C., il marque l’influence du continent sur l’archipel. Les bouddhistes cherchent l’illumination qui les libèrera des souffrances terrestres. Ils croient en la théorie des karma ou de la réincarnation : après sa mort, tout être renaît dans une nouvelle enveloppe corporelle,humaine, végétale, animale ou minérale. Toute la nature devient dès lors sacrée."

Source provenant du livre Forêt et religion au Japon :d’une vision singulière de l’arbre à une gestion particulière de la forêt de Nicolas Alban et Caroline Berwick.

Cette photo représente bien le principe de ce bâtiment : La personne qui est assise sur le banc regarde les arbres à l'extérieur. Elle est si petite, dans la pénombre, sous ces grandes colonnes asymétriques semblables à de gigantesques troncs, solidement enracinés. elle semble comme perdue dans la forêt.

A) BIOMIMÉTISME

La structure des colonnes qui assure la stabilité verticale du bâtiment est biomimétique, elle imite la forme de ces squelettes d'éponge à la fois souples et résistants.Cette forme est idéale pour une structure parasismique ! Le drame qui toucha la région de Tohoku, le 11 mars 2011 en est une preuve irrémédiable. Un Japonais a filmé le séisme de magnitude 9 (une des plus puissant de l'histoire du Japon) depuis l’intérieur de la médiathèque. C'est impressionnant. Si vous souhaitez voir cette vidéo dirigez vous ici.

B) LE MOUVEMENT

Tous les flux passent par les colonnes, de haut en bas et de bas en haut : l'eau, l'air, la lumière et les hommes. Dans ces colonnes, l'homme, la nature et l'architecture ne sont qu'un. Chaque étage permet aux visiteurs d'aller librement. Les mouvements du corps ne sont pas restreints en raison de la grande superficie et de la fluidité de l’espace. En comparaison à une forêt, l'homme peut marcher au hasard et se perdre dans ce bâtiment. Les circulations sont comme "organisées dans le désordre".

C) LA TRANSPARENCE, L'EXTENSION DE L'ESPACE

Toyo Ito compare Le bâtiment à une forêt où les gens peuvent lire, regarder des expositions et des vidéos avec le sentiment d'être dans la nature. Il veut réduire l'écart entre l'architecture et l’environnement. Ainsi, le bâtiment change au fil des saisons, en fonction de la lumière. Ces multitudes de variations permettent à l'homme d'être présent au monde : C'est la notion de temps qui s'écoule. A la manière de Takeshi Hosaka, le lien entre le ciel et la terre se voit et se ressent. La médiathèque semble enracinée grâce à ces immenses colonnes qui traversent de part en part les planchers. Le ciel est visible à tous les étages grâce aux puits de lumière que créé par chaque rencontre entre la toiture et les colonnes.

Le bâtiment possède deux façades entièrement vitrées, prolongeant l’espace intérieur à l’extérieur.

Le Rez-de-chaussée est une vrai prolongation de la rue, sa transparence permettrait presque de se sentir dans le parc de la fameuse rue Jozen-ji-Dori.

Il semble qu’à l’intérieur de cette médiathèque, Le ciel, la terre, la rue, le parc, les arbres et le bâtiment ne font qu'un.

En comparaison à la « forêt » de Toyo Ito, qui est très pure, spacieuse et lumineuse, celle que décrit Sou Fujimoto est plutôt une addition de petites choses. J’espère d’ailleurs pouvoir visiter l'un de ses bâtiments très prochainement et vous faire aussi partager cette expérience architecturale !

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